Récit Rose C

Partie 1 Introduction du 14 au 25 novembre 2022 Classe de Mr Poupet

Le réveil sonne ; il est déjà 7h10 ! Sa sonnerie me tire de mon sommeil brusquement. Je pense tout de suite à la belle semaine qui se trouve devant moi. Au programme, des activités de plein air. Je me réjouis de faire du bateau comme les skippers du « Vendée Globe » ou des activités nautiques prévues, que le maître nous a expliquées la semaine dernière. Le canoé me semble le plus facile. Par la fenêtre, je ne vois pas les arbres bouger. Il n’y a pas de vent. Pendant deux semaines nous allons vivre ensemble des choses formidables. Nous nous préparons pour aller ce matin en classe découverte au Lac de Ribou, à la sortie de la ville. C’est comme si je partais à l’aventure avec ma classe !

Pendant le petit déjeuner, nous parlons très peu. Je suis vraiment concentrée sur la journée. Le temps n’est pas très ensoleillé. Aussitôt mon chocolat chaud enfilé, je file dans la salle de bain me brosser les dents et faire ma toilette. Je constate que ma sœur Camille est comme d’habitude à la traine. Je l’aime bien, mais elle est quand même très tête en l’air. C’est toujours pareil. Elle se met en retard par étourderie, même pour son entraînement de basket du mercredi ! Cela a le don de m’agacer très fort.

Avec attention, je prépare mon sac. Méticuleusement, je vérifie que j’ai bien tout à portée de main. Le maître a bien insisté sur la tenue de rechange si nous tombions à l’eau. Je suis très rigoureuse sur les consignes. Surtout celles données par M Labrume, notre maître de CM2. En classe, on m’appelle Léna, l’aventurière. Je suis toujours partante pour découvrir de nouvelles choses. Pendant les récréations, je sors de ma timidité, pour explorer de nouveaux jeux et de nouveaux espaces.

A peine dans la voiture, ma sœur jumelle nous crie aux oreilles qu’elle a oublié son pantalon de rechange. Je rouspète. Toujours aussi étourdie, les cheveux en bataille, elle se dépêche de retourner chercher ses affaires. Je suis vraiment en colère et je stresse, peur d’être en retard. Les minutes défilent.

Je rejoins ma classe à l’heure prévue. Mes camarades sont comme moi, impatients, avant de prendre le car qui nous conduira sur le site. Nous discutons ensemble des activités que nous pouvons avoir les jours prochains. Je suis vraiment motivée, moi qui adore l’eau. En effet, je fais deux entraînements à la piscine par semaine. Je m’y trouve chaque fois comme un poisson dans l’eau. Alors qu’on me propose du kayak, du canoé ou de la voile, cela ne me fait pas peur!

Ce lac nous l’avons un peu étudié. Il est grand. M Labrume nous a expliqué : C’est une réserve d’eau pour alimenter notre ville en eau potable. Deux rivières sont retenues par un barrage. C’est ainsi que les écoles sont invitées à faire des activités nautiques sur ce superbe plan d’eau, où les pêcheurs s’amusent à prendre une multitude de poissons.

Aussitôt arrivés au bord du lac, nous sommes surpris de sa couleur. Il est vert…

Partie 2 L’événement perturbateur du 3 au 13 janvier 2023 Classe de Mme Mallard

Ce n’est pas normal ? dit notre maître.

  • Pourquoi le lac est-il vert ? s’affole Camille “

Nous commençons à paniquer car la journée tant attendue commence très mal.

  • “ Eh,vous avez vu, il y a des poissons qui flottent à la surface de l’eau…
  • Ah, ça sent l’œuf pourri, beurk !
  •  Ah, t’as vu les roseaux sont complètement asséchés.
  • C’est quand même bizarre, disent les enfants tous en chœur.
  • Calmez-vous, je vais me renseigner auprès du maître-nageur afin de mieux comprendre ce qui se passe.”

Notre maître se dirige rapidement vers le maître-nageur pour obtenir des informations sur la couleur verte du lac.

“ – Bonjour Monsieur, avez- vous remarqué la couleur verte du lac ?

  • Bonjour Monsieur, je viens juste d’arriver et de m’en rendre compte également ! Je vais appeler le maire de suite.”

Le maître-nageur appelle le maire qui lui répond qu’il allait arriver sur les lieux le plus rapidement possible.

Pendant ce temps-là, Camille, moi et le reste de la classe, nous nous éparpillons autour du lac. En effet, nous sommes à la fois très déçus et avons peur de voir les activités nautiques annulées.  Camille aperçoit quelque chose de lumineux à la surface. Elle s’approche du bord en courant et là PLOUF ! Elle tombe dans le lac.

Nous crions pour avertir M. Labrume qui accourt aussitôt et aide Camille à sortir de l’eau. 

“ Ah, on dirait un monstre marin, crie un élève

  • On se replie, hurlent les autres.”

Le maître nous rassure en nous précisant que Camille, bien qu’elle soit toute tremblante et gluante, est indemne. Je suis quand même très inquiète pour ma sœur qui crache des morceaux d’algues mortes et tousse beaucoup.

Soudain, M.le Maire arrive et s’exprime : 

“ Désolé de mon retard, j’étais en train de régler un souci avec l’eau de la ville. Les habitants se plaignent de la couleur anormale de l’eau.”

Partie 3 Série d’actions du 16 au 27 janvier 2023 Classe de Mme Biguet

Avec mes copains, nous sommes très déçus car nous comprenons que l’on ne pourra pas faire d’activités nautiques comme il était prévu aujourd’hui. Pourtant, le soleil s’est levé et c’est le temps idéal pour s’amuser et se dépenser à l’extérieur. Afin de résoudre le problème au plus vite, nous nous proposons d’aider M. le maire et le maître-nageur à trouver l’origine de cette pollution de l’eau. Afin de remplacer l’activité canoë initialement prévu, M. Labrume nous propose une course d’orientation. 

-« Super idée, on va pouvoir regarder s’il y a des objets suspects qui nous permettraient d’expliquer l’origine de la couleur verte de l’eau » dit Camille, remise de sa chute dans l’eau. 

Le maître fait les équipes, donne les cartes et l’horaire de retour. Nous partons tourner autour du lac, les yeux bien ouverts. Au bout de quelques minutes, des enfants de mon groupe aperçoivent d’autres points lumineux à la surface de l’eau. J’essaye d’en attraper un mais craint de tomber comme sa sœur tout à l’heure. L’heure tourne, mes camarades m’appellent et nous repartons ensemble vers le point de rendez-vous. Lors de la mise en commun, j’écoute attentivement mes camarades. Chaque groupe dit avoir aussi aperçu des points lumineux mais pas d’indice sur une éventuelle pollution… Nous sommes convaincus que c’est à cause de ses points lumineux que le lac est vert. Je demande à M. Labrume comment nous pourrions les récupérer. 

Le maître propose alors un nouveau défi afin de nous occuper : construire un radeau qui permettra d’aller chercher ce qui brille dans l’eau. Mes copains et moi nous mettons par groupe de 6 et commençons à réfléchir aux matériaux et à la technique de fabrication. Nous rassemblons du bois, de la ficelle et tentons de construire un radeau solide et qui flotte. Le maître-nageur nous apporte son aide et ses précieux conseils. Au bout de deux heures, chaque groupe pose son radeau sur l’eau. Seul celui de mon équipe flotte correctement. Il est donc utilisé pour aller naviguer sur le lac. Pour ne pas nous mettre en danger, c’est M. Labrume qui monte sur le radeau, prend une épuisette et va récupérer les objets lumineux sous notre regard attentif. Une fois revenu au bord, je suis impatiente de voir la récolte de mon maitre. 

-« Alors, alors, montrez-nous M. Labrume ! » crie Camille.

Labrume nous montre l’épuisette. Nous découvrons avec surprise de vieilles pièces de monnaie. 

– « Les pièces reflétaient et brillaient à cause du soleil », dis-je, très déçue. 

Je comprends alors tout de suite que ce n’est pas l’origine de la pollution du lac et je me mets à chercher une nouvelle idée. Mes camarades et moi aimerions beaucoup pouvoir profiter des activités nautiques avant la fin de notre séjour. 

– “ Et s’il y avait d’autres objets dans le lac, qui ne brillent pas comme les pièces mais qui polluent quand même le lac?” questionne Léonie, une de nos meilleures amies à Camille et moi. 

Nous trouvons cela bizarre car d’habitude l’eau est toujours transparente.
“Quel déchet pourrait faire ça?” me demande Camille, dégoûtée de sa mauvaise chute dans l’eau verte et gluante. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je continue de réfléchir à ce que Léonie vient de dire. 

– “ Il faudrait peut-être améliorer notre radeau et nos épuisettes pour nettoyer le lac en profondeur et découvrir si des objets se cachent dans le fond !” je m’écrie, certaine d’avoir trouvé une solution pour sauver le lac et nos activités. 

Monsieur Labrume me sourit et je me retourne vers mes camarades pour élaborer un plan pour fabriquer des épuisettes plus longues et plus solides. Qui sait ce qui se cache au fond du lac? 

Camille, Léonie et moi, nous nous portons volontaires pour nous rendre à la déchetterie avec monsieur le Maire pour récupérer du matériel à recycler en bricolant notre radeau et nos épuisettes. Avec des pneus, nous agrandissons le radeau afin de pouvoir y déposer des déchets plus gros que les pièces. Avec des draps et des morceaux de bois, nous agrandissons nos épuisettes. 

Nos grandes épuisettes nous permettent de remonter des choses étonnantes : des morceaux de verre, des canettes, des chaussures, des gourdes en ferraille rouillée, des mégots de cigarettes et même un rétroviseur de voiture. A un moment, quelque chose de lourd bloque l’épuisette. Monsieur Labrume nous aide à pousser et nous éviter de tomber. 

– “ J’espère que ce n’est pas un simple rocher!” plaisante-t-il. 

Nous sommes surpris de découvrir un bidon d’essence. 

-“ C’est l’essence qui a pollué le lac!” dit Camille. 

-“ Tu crois que des algues se seraient développées et auraient survécu avec de l’essence dans l’eau?” interroge Léonie. 

Difficile à savoir, mais nous sommes très contents d’avoir pu aider à nettoyer le lac et récupérer tous ces déchets qui n’ont rien à faire ici. Nous nous demandons si le bidon et le produit qui était à l’intérieur sont responsables de cette catastrophe. Peut-être même que quelqu’un est derrière tout cela! 

“Maintenant que le lac est plus propre, peut-être pourrions-nous y lâcher des poissons pour qu’ils mangent les algues?” propose Camille.

Monsieur Labrume en profite pour nous faire une leçon de sciences improvisée et nous nous lançons à la chasse aux insectes en attendant de faire une sortie pêche demain dans une rivière voisine. 

Finalement, nous n’aurons pas fait de canoë, mais la journée a été forte en émotions et nous avons réussi à nous amuser malgré tout.

Partie 4 Le dénouement du 30 janvier au 10 février 2023 Classe de Mme Kayser

Le lendemain matin, en remplacement de l’activité canoë, les élèves de Monsieur Labrume vont pêcher dans la rivière voisine, mais ils trouvent très vite cela ennuyant. Alors, après le pique-nique, ils demandent à leur professeur de retourner près du lac pour comprendre d’où venait le bidon d’essence trouvé dans le lac la veille. Les enfants et leur professeur décident de faire le tour du lac à pied, à la recherche d’indices : comme de vrais détectives, ils cherchent des traces de pas, ils interrogent chaque personne qu’ils croisent, mais en vain, ils ne trouvent pas d’indices.

C’est alors qu’à la fin du tour du lac, Camille voit des traces de pneus qui se dirigent tout droit vers le lac mais qui s’arrêtent à son bord, juste à côté des poubelles. Elle appelle tout le monde pour constater ce qu’elle a trouvé et Mr Labrume propose alors de fouiller le lac à cet endroit. Avec son épuisette, qu’il avait pris soin d’emporter il attrape deux grands sacs poubelles, ce sont des ordures ménagères.

Le soir, pendant que les enfants prennent leur douche avant l’heure du repas, le professeur discute avec le responsable du centre. Il lui explique qu’il pense qu’un camion poubelle déverse régulièrement ses poubelles dans le lac, qu’il faudrait en parler au maire du village.

Le responsable du centre remercie le professeur d’avoir signalé ce désagrément, et lui assure que dès le lendemain matin, il ira en parler au maire du village.

Partie 5 La situation finale du 27 février au 10 mars 2023 Classe de Mme Leroyer

Le troisième jour, toujours pas de sport nautique ! La petite troupe se remet à chercher des solutions pour percer le mystère. Mes camarades et moi, nous sommes séparés en deux groupes. L’un d’eux doit suivre les traces que nous avions repérées sur le sol la veille, et l’autre groupe doit récupérer des échantillons d’eau du lac afin de les donner à monsieur Labrume.

Je suis dans le groupe pour suivre les traces avec Camille. Sur le chemin, j’aperçois Camille à la fin de la file, elle est toute pâle. Je m’arrête pour l’attendre car je m’inquiète depuis qu’elle est tombée dans le lac.

Je lui demande « ça va Camille ? »

  • « Non, j’ai la tête qui tourne, » répond t-elle.

Tous les élèves de mon groupe l’ayant entendu la regarde. Monsieur Labrume, en voyant Camille dans cet état décide de rentrer au centre avec le groupe. Sur tout le chemin, j’ai repensé à Camille, quand elle est tombée dans le lac car c’est à partir de ce moment là qu’elle a commencé à être malade… Quelqu’un m’interrompt dans mes pensées.

  • « Léna, tu m’entends ? me dit Léonie.
  • Oui !
  • Tu te souviens du cours de science sur les bactéries ?
  • Oui, même qu’on avait parler des cyanobactéries.
  • Exactement et la cyanobactérie rend les lacs verts, comme celui de Ribou !!! et cette bactérie peut provoquer des symptômes comme ceux de ta sœur !
  • Allons avertir les autres. »

Le lendemain, je me réveille et voit le lit de Camille vide. Je me lève aussitôt.

  • « Camille ? Camille ? Où es-tu ? »

Une voix faible en provenance de la salle de bain me répond : « là !»

Inquiète, je me précipite dans la petite pièce et voit ma sœur, à genoux par terre, la tête penchée au dessus de la cuvette. Elle est en train de vomir. Je reste là, à l’observer pendant plusieurs minutes avant de me ressaisir. Elle a besoin d’aide. Il faut que je fasse quelque chose. Je sors de ma chambre pour me diriger vers celle du professeur. Je dois toquer plusieurs fois à la porte avant qu’il n’ouvre.

Je lui raconte alors toute l’histoire et voit qu’il paraît plus anxieux à chaque mot supplémentaire.

Ensuite, je retourne voir ma sœur, Monsieur Labrume sur mes talons, et la retrouve assise à côté du lavabo, pâle comme un cachet d’aspirine et toussant sans arrêt. Elle a les cheveux en bataille et les mains crispées sur son ventre. Je lui demande ce qui ne va pas et elle me répond qu’elle a mal au ventre et à la tête.

Un peu plus tard, sa peau devient écarlate et elle se met à se gratter. Un quart d’heure s’écoula avant que le médecin n’arrive pour emmener Camille faire des analyses.

A son retour, je le trouve préoccupé et je crains le pire.

« J’ai eu les résultats des analyses »annonçe t-il. « D’après les experts, elle est affectée par des cyanobactéries. Elles proviennent d’algues bleues/vertes qui produisent des fleurs que l’on appelle fleurs d’eau. Elles contaminent l’eau autour d’elles en la rendant verte et pâteuse comme de la peinture. C’est-elle baignée ou a t-elle avalé cette eau ? »

« Elle est tombée dans le lac contaminé qui alimente la ville en eau potable. Elle en a peut-être avalé ? »

Soudain je m’exclame :

  • « Mais vous n’allez pas la laisser comme ça ?
  • Bien sur que non, j’ai apporté les antibiotiques pour Camille. Il faut lui en donner pendant trois jours, matin, midi et soir et elle ira mieux ! » Répondit le médecin.

J’étais très soulagée !

Monsieur Labrume dit : « maintenant, il faut s’occuper du lac ! ».

Le maire prend la décision de faire appel à des spécialistes pour nettoyer, purifier, éliminer les algues qui polluent le lac.

Les scientifiques enlèvent les débris végétaux, ensuite, introduisent des poissons alguivores dans le lac pour le nettoyer. Ils disposent de la paille d’orge et du péroxyde d’hydrogène à la surface afin de le traiter.

Avant de partir , les scientifiques nous explique que les cyanobactéries se développent en eau calme lorsque la température de l’eau est plus chaude.

Après le temps passé avec eux, nous décidons de réaliser des flyers pour informer et alerter des dangers du réchauffement climatique.

Bien occupés, nous en avons oublié les activités nautiques mais nous avons appris beaucoup plus, sur l’écosystème qui nous entoure, faire attention à la nature et surtout nous avons pris du plaisir à réaliser des choses ensembles.