Inlassablement, chaque soir, il venait s’assurer que le bateau était bien amarré.
Partie 1 : Situation initiale du 18 au 29 novembre 2024 – Classe de Mme Rouillard
Il était une fois, au beau milieu du dix-neuvième siècle, une île lointaine habitée par des pirates : l’île Fallala. Exposée au vent et à la pluie, perdue au milieu de l’océan Atlantique, entre la Norvège et les îles Féroé.
Sous un brouillard fréquent, ceux qui avaient la chance de s’y aventurer, découvraient alors des volcans élevés à plusieurs centaines de mètres d’altitude et des falaises se dressant au-dessus de l’océan. Une grande forêt se dessinait sur la montagne, s’harmonisait avec des cascades et de grandes étendues d’herbes. Sur l’île, il y avait toutes sortes d’animaux : des loups qui chassaient la nuit, des ours qui n’attaquaient jamais le camp, des moutons et des chevaux sauvages qui devaient se contenter des maigres herbages que le sol avait à offrir. Les pirates avaient rapporté de leurs voyages des chèvres, des poules et des cochons qu’ils élevaient pour se nourrir. De petites rivières souterraines passaient en dessous des volcans et des roches. Elles apportaient l’eau au camp. C’était à côté de la plage que les pirates s’étaient établis.
Sur l’île, le matin, les pirates se levaient tôt. Dans la matinée, ils réparaient leur bateau, allaient à la plage ou exploraient le reste de l’île. Avant de manger, ils se lavaient dans la cascade puis dégustaient des légumes du potager et de la viande qu’ils faisaient cuire sur le feu. Après leur sieste, ils s’occupaient de leurs animaux. Le soir, ils dinaient sur la plage pour ensuite se coucher dans leurs tentes.
Quand ils étaient en mer, ils hissaient les voiles. Les pirates s’entraînaient à se battre, recousaient leurs habits, taillaient des morceaux de bois. Les rats, les maladies et la faim les mettaient vite en danger : la vie en mer était très difficile.
Sur les trois grands mâts de La Glorieuse, c’était ainsi qu’ils surnommaient leur bateau, on pouvait voir à cinq kilomètres à la ronde. Sur cet imposant navire, le capitaine travaillait parfois dans sa cabine. Le capitaine était un homme grand et fort, aussi mystérieux que son île, même son prénom était inconnu de tous. Son bateau était comme un membre de sa famille, il ne dormait jamais sur le camp avec les autres. Il préférait protéger La Glorieuse. Les autres membres de l’équipage étaient assez différents, mais lui faisaient confiance. Il savait les commander pour entretenir, nettoyer, réparer, et recoudre les voiles du bateau quand celui-ci était amarré. Il savait les diriger pour conquérir les autres bateaux quand ils prenaient la mer.
Parmi les membres de l’équipage, certains se distinguaient plus que les autres.
Le plus jeune, Eilif, à seulement 15 ans, était remarquable par son agilité, il montait sur la vigie en quelques secondes. Il était vif et assez joyeux. Il aimait faire rire les autres. Il était la fierté de son père, Sigvard, le capitaine dont il était le seul à connaître son prénom. Malgré leur différence de caractère, ils s’aimaient au fond d’eux.
Le plus vieux, Annar, s’occupait des armes mais s’endormait tout le temps dessus, les actionnant parfois par erreur, ce mauvais réflexe lui avait coûté son pied droit. La nuit, il ronflait si fort que sa tente était installée avec les moutons. Sa mémoire et son audition étaient défaillantes.
Le plus malin, Idar, avait toujours un coup d’avance. Il savait préparer des plans d’attaque, lire des cartes et les traduire. Il était le seul à savoir nager sous l’eau et avait inventé un système pour se cacher et percer la coque des bateaux ennemis.
Partie 2 : Élément déclencheur du 2 au 13 décembre 2024 – Classe de Mr Beaumesnil
Un jour, alors que les pirates naviguaient tranquillement, une épaisse brume apparut. Le bateau s’agita brutalement. Les marins s’affolèrent. Les vagues devenaient de plus en plus grosses et tous les matelots se retrouvèrent les quatre fers en l’air ! Après avoir traversé cette tempête, Eilif perché dans la vigie distingua une île mystérieuse. Elle était recouverte d’une forêt dense. On pouvait également remarquer l’entrée d’une grotte. Les pirates tentés par cette aventure décidèrent de l’explorer afin d’y trouver un trésor. En entrant dans la cavité, ils aperçurent une petite fiole déposée au creux d’une main sculptée dans la roche. Elle était éclairée par un puit de lumière percé dans la voute. Le petit tube contenait une substance verte qui semblait émettre une étrange lueur. Sigvard pris le flacon. Immédiatement, une trappe s’ouvrit et d’énormes crabes se mirent à poursuivre l’équipage. Les marins se précipitèrent vers La Glorieuse et levèrent l’ancre rapidement. Au terme de cette course folle, Sigvard montra l’étrange objet à Annar le plus maladroit d’entre eux. Celui-ci le prit d’un geste brusque et le fit tomber sur le pont. Le liquide s’y répandit. Soudain le navire s’éleva doucement dans les airs…
Partie 3 : Série d’actions du 6 au 17 janvier 2025 – Classe de Mme Langlais
Il prit rapidement de l’altitude.
Cette ascension suscita des réactions différentes chez les pirates qui furent très surpris : certains prirent peur, d’autres montrèrent un état de panique, quelques – uns eurent le vertige….
L’élévation avait arraché l’ancre de son amarrage et soulevé un nuage de terre du fond de l’eau.
Pour tenter de réparer sa bêtise, Annar essaya de ramasser la substance et de l’introduire dans une bouteille vide. Il vissa ensuite un bouchon sur le goulot. Ne sachant quoi en faire, et sans même consulter les autres pirates, il s’en débarrassa en la jetant par-dessus bord. Aussitôt, la Glorieuse redescendit peu à peu et arriva jusqu’au pôle Nord. Le navire se coucha sur la banquise. La glace commença à se fissurer.
Juste avant d’atterrir ils aperçurent au loin des ours polaires. Tous les pirates descendirent du navire à la hâte et essayèrent de pousser le bateau vers la mer mais ils n’avaient pas assez de force pour le déplacer. Attirés par cet étrange objet, les ours approchaient et Idar vit que l’un d’eux avait une bouteille dans la gueule. Il la reconnut : c’était celle qui contenait la substance ! Il se demanda comment elle était arrivée là. Face au danger, il cria à Annar de prendre sa carabine mais il ne l’entendit pas. Heureusement Eilif, réagit vite en entendant Idar et en quelques instants il récupéra l’arme sur le bateau. Il la tendit au vieil homme. Celui-ci prit l’arme et tira en l’air pour effrayer les ours. Cela fonctionna et les ours prirent la fuite en laissant la bouteille. Eilif la ramassa et la donna à son père.
Pour repartir, ils n’avaient pas d’autre choix que d’essayer de reprendre les airs. Aussi le capitaine ouvrit la bouteille avec précaution, et versa le liquide sur le pont. A nouveau le bateau s’éleva doucement. Les marins ne furent pas étonnés cette fois et ils regardèrent les paysages qui défilaient sous leurs yeux. Après la banquise ce fut l’océan puis des forêts, des lacs, des champs. Ils se demandaient où ils allaient arriver !
L’effet de la substance s’arrêta et ils se retrouvèrent au beau milieu d’une forêt canadienne !
Des arbres furent brisés par cette arrivée et cela provoqua un vacarme assourdissant !
Une tribu d’Indiens qui vivait non loin de là s’approcha sans se faire repérer. Ils virent que les hommes d’équipage avaient besoin d’aide. Le chef les invita dans leur village. Il leur donna à manger et ils y passèrent la nuit. Comme à son habitude, Sigvard lui, dormit sur la Glorieuse.
Le lendemain, ils se demandèrent comment ils allaient faire pour retourner sur leur île.
En attendant de trouver la solution, ils décidèrent d’utiliser le bois pour se construire une maison. Les plus jeunes, dont Eilif se mirent donc à scier, assembler, clouter avec les outils qu’ils possédaient sur La Glorieuse. Les autres se mirent à laver le bateau et à débarrasser les feuilles et les branches tombées lors de leur arrivée dans la forêt. C’est alors que le bateau se redressa et recommença à s’élever. En effet, lorsqu’ Annar frotta le pont avec sa grosse éponge, cela décolla un peu de la substance qui s’était imprégnée. Ils appelèrent à l’aide leurs camarades restés à l’extérieur du navire. Eilif, toujours aussi rapide saisit la corde d’amarrage et avec les autres pirates l’ayant rejoint, ils tirèrent de toutes leur force pour maintenir le bateau au sol. Ils entourèrent ce cordage autour d’un immense érable ! Ouf ! le navire se reposa au sol. Il ne pouvait pas partir sans l’équipage au complet !
Rassurés ils reprirent leurs activités. Le chef Indien proposa d’aller chasser pour trouver de la nourriture et quelques- uns l’accompagnèrent.
Les jours se succédaient, les occupations ne manquaient pas. La Glorieuse avait à plusieurs reprises tenté de s’envoler à chaque fois qu’un marin décollait un peu de substance mais le capitaine était vigilant.
Inlassablement, chaque soir, il venait s’assurer que le bateau était bien amarré.
Puis il pouvait remonter à bord pour dormir. Leur maison de bois terminée, les pirates s’y étaient confortablement installés. Mais ils ne pouvaient pas rester là indéfiniment. L’ île Fallala leur manquait, la mer leur manquait. Ils pensaient à leurs animaux. Et puis l’envie d’attaquer des bateaux pour trouver de nouveaux trésors était au cœur de leurs discussions.
Un matin, Idar alla voir le capitaine, il lui parla au creux de l’oreille. Celui- ci éclata de rire et réunit tout l’équipage.
Partie 4 : Le dénouement du 20 au 31 janvier 2025 – Classe de Mme Chalmin
En effet, quelques minutes auparavant, Idar avait annoncé:« Regardez capitaine, Annar s’envole avec la Glorieuse !
-Sacré Annar prononça le capitaine en rigolant.
Il donna la mission à Eilif de réunir l’équipage pour récupérer le bateau à quai et embarquer.
Eilif grimpa sur un arbre voisin et sauta à l’intérieur du bateau. Il jeta une corde au reste de l’équipage. Les hommes tirèrent sur la corde et l’accrochèrent à un sapin.
Les pirates saluèrent les indiens et les remercièrent de les avoir nourris et hébergés.
La troupe repartit à bord de la Glorieuse, sur l’océan Atlantique.
Le voyage fut mouvementé entre les vagues et le vent fort. Ils aperçurent au loin les iles Féroé, et derrière, leur île Fallala !
L’équipage était très fatigué mais heureux de retrouver leur terre.
Sigvard avait conservé précieusement la fiole avec le liquide magique. Il la cacha dans un coffre et le mit dans la grotte redoutée de tous. Elle était donc en sécurité.
Partie 5 : La situation finale du 3 au 28 février 2025 – Club ARECS
Mais, Idar, le malin, avait suivi avec moult précautions le capitaine. La fiole le fascinait depuis qu’il avait participé à sa récupération sur la banquise. Et depuis, il avait plus qu’un seul rêve secret : voler au-dessus de Fallala, de la banquise, des forêts, des lacs, pour découvrir un Nouveau Monde.
La veille au soir, perché dans un arbre, il avait observé les manœuvres de Sigvard et l’avait vu revenir de la grotte sans la fiole avec le liquide magique.
Il savait qu’il était un bon plongeur et décida de pénétrer dans la grotte en apnée. Avec précaution, il retira la fiole du coffre, puis nagea vers la Glorieuse où il retrouva Eilif et Annar qui manifestement consommaient leur dernière bière dans la joie et les rires. Sans les prévenir, Idar, qui était rusé mais pas téméraire, décida de vivre son voyage avec ses compagnons. Il était très heureux que Sigvard soit absent : ils ne feraient pas le voyage sous son commandement !
Une fois ses compagnons endormis, Idar répandit le liquide magique sur le pont du bateau. Majestueusement, la Glorieuse s’éleva au-dessus de l’île, telle Marie Poppin’s avec son parapluie. Rapidement, le bateau perça la nuée et se retrouva au-dessus des stratocumulus puis sembla prendre la direction de la Lune.
Peu à peu, il sentit sa respiration différente et ne s’expliquait pas ce qui se passait. Ses compagnons se réveillèrent paniqués : leur respiration était haletante et autour d’eux rien de tout ce qu’ils avaient connu. Tout en bas, la Planète bleue flottait au milieu de nulle part. Au-dessus de leur tête ils reconnurent la Lune. Dans un silence cosmique, la Glorieuse montait à vitesse vertigineuse vers ce satellite de la Terre.
C’est à partir de ce jour que les soirs de pleine Lune les Terriens qui observent la Lune avec un télescope s’étonnent d’y découvrir la silhouette d’une goélette.
Bien des années plus tard, en juillet 1969, marchant sur la Lune, Armstrong, accompagné d’Aldrin et de Conrad, osa proclamer : « C’est un petit pas pour un homme mais un bond de géant pour l’humanité. »
Mais jamais ils n’avouèrent qu’ils avaient partagé d’excellents hamburgers avec nos trois comparses, Idar, Eilif et Annar …