Récit Vert B : L’ARDOISE

Il écrivit sur l’ardoise et ils disparurent.

Partie 1 : Situation initiale du 18 au 29 novembre 2024 – Classe de Mme Kayser

Marius avait dix ans, mais il se sentait bien plus vieux. Aîné d’une famille de trois enfants, il prenait son rôle de grand frère au sérieux : c’était parfois pesant pour lui.

Depuis que son père était parti à la guerre, la maison était silencieuse. Sa mère, semblait perdre peu à peu son sourire. Marius avait peur pour son papa. Chaque soir, lorsqu’il rentrait de l’école, il allait à la boite aux lettres espérant une lettre de son père, mais il n’y avait jamais rien. 

Il n’était pas comme les autres enfants. Sa tête était pleine de questions qu’il n’osait pas poser. Il avait les  cheveux bruns, Il avait l’habitude de se montrer sûr de lui, mais ce jour là en ce début de soirée où il devait encore attendre que l’école soit vide pour pouvoir rentrer, il se sentait plus inquiet que jamais.

— Marius, tu peux m’aider à ranger les bancs, s’il te plaît ? disait la maîtresse

Il se mit au travail. Mais il pensait toujours à son papa. Son père, où était-il ? Était-il encore en vie ? Que faisait-il là-bas, loin de lui ? Marius aurait voulu tout savoir et tout comprendre sur cette guerre. Tout ce qu’il avait, c’était cette peur qui grandissait chaque jour.

Les autres enfants partaient, chacun retrouvant sa maison, sa famille. 

Marius, lui, restait là, solitaire, à contempler le vide de l’école vide. Il savait qu’il n’aurait pas le droit de partir avant que tout soit parfaitement en ordre. Il ne se plaignait pas, il était têtu, comme son père lui avait toujours dit. 

Mais ce soir-là, il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir courir dans les bras de sa mère et la rassurer, même si au fond, c’était lui qui avait besoin de réconfort.

Partie 2 : Élément déclencheur du 2 au 13 décembre 2024 – Classe de Mr Accou

Après avoir fini de ranger la classe, Marius put finalement rentrer chez lui. Il marcha d’un pas lent, perdu entre espoir et angoisse. Malheureusement, en arrivant, il constata qu’aucune lettre ne leur était parvenue.
Marius monta alors dans sa chambre pour faire ses devoirs. Le soir, le repas se déroula dans une ambiance pesante, les regards remplaçant les paroles. Tous se couchèrent tôt, priant pour que la nuit puisse effacer leurs inquiétudes…

Le lendemain, Marius rejoignit sa classe, avec le coeur toujours plus lourd et le visage toujours plus triste. La maîtresse tenta de le réconforter :
Marius, mon petit, tu m’as l’air bien malheureux aujourd’hui. Que se passe-t-il ? 
 Je n’ai toujours pas reçu de nouvelles de mon père, et je suis de plus en plus inquiet.
Marius, je suis sûre qu’il va bien, répondit-elle en posant une main rassurante sur le petit garçon. Attends, j’ai une idée. Pourquoi est-ce que tu ne dessinerais pas sur mon ardoise pour essayer de te changer les idées ?

L’ardoise que lui présenta la maîtresse avait un cadre en bois d’une couleur très sombre, avec des motifs étranges. Marius sentit qu’elle n’était pas comme les autres. Il se mit immédiatement à l’œuvre et, avec sa craie préférée, dessina le visage de son père.
Quand il eut fini, il ferma les yeux et pensa fortement à lui. En les rouvrant, il vit le visage s’animer et lui dire :
Marius, rassure-toi, je vais bien. Les Allemands m’ont capturé, mais j’ai réussi à m’évader. Je suis perdu dans une forêt et je n’arrive pas à me repérer. Est-ce que tu peux me venir en aide ?

Puis, le visage disparut soudainement. A partir de cet instant, Marius n’eut plus qu’une idée en tête :
retrouver son père.

Partie 3 : Série d’actions du 6 au 17 janvier 2025 – Classe de Mme Guérin

Le soir lorsqu’il rentra chez lui, Marius se rendit dans sa chambre. Il s’allongea sur son lit en pensant au soir suivant. Le lendemain matin, à l’école, la maîtresse dit à tous ces élèves :

– Aujourd’hui, nous allons tous dessiner sur l’ardoise.

Marius sentit la gentillesse et l’attention de la part de sa maîtresse. Marius faisait autre chose que de dessiner des animaux, des objets, des paysages, des personnages. Lui, il dessinait son père perdu dans la forêt.

La journée de classe se termina et quand Marius se retrouva seul, il demanda à la maîtresse :

– Est-ce que je peux à nouveau écrire sur l’ardoise ?

La maîtresse accepta sans souci. Elle savait que son élève avait besoin de ce temps pour effacer un peu sa douleur et sa tristesse. C’est ainsi qu’il commença à dessiner la grande forêt qu’il imaginait. Il continua de dessiner pendant plusieurs minutes et le visage de son père réapparu une seconde fois.

-Bonjour mon fils. Je suis toujours caché dans la forêt. Tu dois venir m’aider.

-C’est promis papa, je vais tout mettre en œuvre pour venir te chercher.

Et c’est ainsi que le lendemain, Marius demanda à ses deux meilleurs amis Eliott et Julia, de l’aider à partir à la recherche de son père. Eliott était un garçon un peu peureux mais il n’en démordait pas de courage quand il en avait besoin. Julia était une fille pleine de dynamisme et très futée. Ce soir là, nos trois amis étaient réunis autour de l’ardoise pour réaliser leur mission de retrouver le père de Marius. Même si Marius était angoissé de partir à l’aventure, il était tout de même fin prêt. Il écrivit sur l’ardoise et ils disparurent.

Ils arrivèrent dans la forêt où il avait vu son père. Il faisait nuit et froid. Ils avancèrent doucement quand ils entendirent un bruit. Un loup se mit à hurler. Marius était rassuré de ne pas être tous seul dans cette forêt. Après quelques temps de marche, ils trouvèrent des empreintes, une veste sur le sol et un feu encore allumé. Marius se mit à courir en criant « Papa, papa, c’est moi ». Il pensait le retrouver mais malheureusement ce n’était pas lui mais un résistant.

Celui-ci prit peur et voulu tuer les enfants mais il s’aperçut qu’ils n’étaient pas dangereux. Il leur demanda : -Que faites-vous ici et que voulez-vous ? 

Les trois amis lui répondirent : – Nous recherchons le papa de Marius. Il s’appelle Louis. Est-ce que vous auriez vu un homme, grand, robuste, avec des cheveux noirs et une barbe ? .

– Ce prénom me dit quelque chose. Je vais peut-être pouvoir vous aider. Moi, je m’appelle Jean.

C’est ainsi qu’ils repartirent en marchant de longues heures tous les quatre pour leur expédition. Ils s’arrêtèrent près d’un arbre pour se reposer car la journée avait été longue et épuisante. Au lever du jour, Marius vit une silhouette qui apparue dans la brume. A son allure, c’était un résistant allemand. Malgré la peur grandissante, Marius, Julia, Eliott et Jean avancèrent en toute discrétion en se cachant dans des fourrés, pour ne pas se faire repérer. Ils sortirent de justesse de la forêt. Soulagés, ils continuèrent de marcher en direction du village le plus proche. Sur le chemin, un nouvel obstacle se présenta à eux, c’était un barrage allemand. Pour ne pas être aperçus, ils contournèrent leur route en traversant un champ. Ils savaient que le chemin allait être compliqué, long et semé d’embûches dans cette région où la guerre faisait rage et les bruits de canon incessants. Au fur et à mesure des heures qui passaient, Marius commençait à perdre espoir mais il se souvenait de la promesse qu’il avait faite à son père. Avec ses deux amis, ils reprirent courage pour continuer leurs investigations.

Arrivé au village, notre quatuor se cacha dans une vieille grange abandonnée pour éviter d’être capturé. Ils entendirent les ennemis autour d’eux qui approchaient. Ils pensaient être en sécurité. Malheureusement, après quelques heures, ils furent trouvés et capturés. Les soldats ennemis les emmenèrent dans une prison souterraine où ils furent enfermés. Pendant plusieurs jours, ils ne savaient pas à quoi s’attendre. Toutefois, à certains moments de la journée, ils étaient avec d’autres prisonniers. Pendant que Julia et Eliott faisaient diversion, Marius réussit à parler avec quelques hommes pour avoir des informations concernant son père Louis. Il avait été lui aussi prisonnier ici et il avait réussi à s’échapper. Marius commença à élaborer un plan pour s’évader. Mais pendant la nuit, les forces armées alliées, au sol et dans les airs, ont lancé une attaque surprise contre la prison et ils réussirent à libérer tous les prisonniers. Une partie des allemands était ainsi neutralisée.

Malgré les dangers encore présents, tous les détenus décidèrent de quitter ce lieu lugubre et pesant. Après quelques heures de marche, nos trois amis et Jean arrivèrent dans un nouveau camp déserté. Ils prirent la décision de fouiller les lieux à la recherches d’indices. Tout à coup, Eliott trouva une radio. Il décida de l’allumer pour savoir si elle pourrait leur donner une information. A ce moment là, ils entendirent une voix familière au bout du fil. C’était la voix de Louis. La joie et le soulagement se lisait sur le visage de son fils. Marius essaya de communiquer avec son père. Malgré les interférences, Louis réussit à dialoguer avec lui et à lui indiquer son emplacement.

-Je suis au Nord-Ouest de Paris, sur la plage de Omaha. Je suis à l’abri dans un blockhaus.

La communication coupa brutalement. Marius savait désormais où retrouver son père.

Partie 4 : Le dénouement du 20  au 31 janvier 2025 – Classe de Mme Hatton

Marius est déjà très rassuré que son père soit vivant. Lui qui était désespéré reprend courage et retrouve un peu le moral. Mais tout n’était pas encore gagné, il fallait encore qu’il retrouve son père. Il décide de garder la radio dans la poche, toujours à proximité au cas où, pour communiquer avec son père s’il en avait besoin. Marius fouille dans une caisse en bois. Il trouve des jumelles, une trousse de soin et une petite machette, il donne le tout à Jean. Puis, ils partent tous les quatre, continuent leur chemin et veulent chercher un endroit pour passer la nuit. Le mieux étaient de passer par la forêt pour éviter de se faire reprendre et rester  très prudents. Ils commençaient à fatiguer après quelques kilomètres de marche entre les arbres, les feuilles, les champignons,  lorsque Julia aperçut une grotte. C’était un endroit idéal pour se reposer et passer la nuit. 

Après un repos bien mérité, la petite troupe est repartie de très bonne heure le lendemain matin, en espérant ne rencontrer personne. Ils marchaient silencieusement les uns derrière les autres et ils s’arrêtèrent devant une petite rivière qui se trouvait pratiquement au bout de la forêt, ils étaient en train de boire et remplir leur gourde quand ils entendirent des voix. C’était des Allemands, ils se sont accroupis pour ne pas se faire voir, et sans bouger ils ont écouté attentivement ce qu’ils disaient car ils parlaient avec un français qui avait un fort accent. Ils  parlaient de piège qu’il fallait tendre aux Français sur le secteur proche d’Omaha.                                                                                                Pris de stupeur et choqué, Marius regarda Jean. Celui-ci le rassura en lui disant qu’il lui promettait de retrouver son père et qu’il connaissait un raccourci pour prévenir les troupes françaises, en continuant de longer la lisière de la forêt. Et surtout il fallait se dépêcher pour déjouer ce piège et  aller délivrer son père. Heureusement, ils avaient un petit temps d’avance. Puis Jean se rappela qu’il avait croisé quelqu’un qui habitait dans les environs, dans une ferme et  qui pourrait peut-être les aider.  

 

Partie 5 : La situation finale du 3 au 28 février 2025 – Classe de Mr Langlais

Jean connaissait comment rejoindre le plus vite possible la plage d’Omaha. Ili se mirent en marche en silence pour ne pas attirer les troupes allemandes. Arrivés sur la plage, ils virent des flèches tracées sur le tronc d’arbres et trouvèrent l’insigne de Louis dans le sable. Ces indices les menèrent au blockhaus de Louis. Dans le blockhaus, Marius se jeta dans les bras accueillants de son père.

Ils réfléchirent à leur stratégie pour aller prévenir les troupes françaises de l’invasion de la plage Omaha par les Allemands. Ils demandèrent à Louis comment rejoindre les troupes françaises.  

Eliot dit : « nous pouvons peut-être utiliser la radio pour les prévenir ?

-Bonne idée, répondirent-ils tous en chœur.

Ils prévinrent l’armée française d’une future attaque sur la plage d’Omaha.

Marius s’écria : « comment allons-nous regagner notre village ? »

Julia dit : « qu’as-tu dans ta poche Marius ? »

-Dans ma poche ? Oh, l’ardoise magique de la maîtresse ! Je pourrais peut-être dessiner le village pour qu’on y rentre !

– Oui, nous pouvons toujours essayer, suggéra Louis.

Marius se mit à dessiner sa maison. Il écrivit sur l’ardoise, se tinrent la main et disparurent tous ensemble ne laissant derrière eux qu’une trainée de poussière.

Ils arrivèrent chez eux et la maman de Marius fut surprise de voir toute la petite troupe débarquer chez elle de nulle part avec son mari, un inconnu, Marius et ses deux amis.

Louis se jeta dans les bras de sa femme. Les parents de Marius félicitèrent les enfants pour avoir retrouvé Louis et l’avoir ramené à la maison.

Jean repartit chez lui pour voir sa femme et ses enfants. Quelques mois plus tard, la guerre se termina enfin et le village organisa une grande fête pour célébrer la fin de la guerre.  La petite troupe fut portée en triomphe.

Le lendemain, Marius rendit l’ardoise à la maîtresse et raconta son aventure à toute la classe, avec Eliot et Julia. La maitresse lui proposa de garder l’ardoise pour de nouvelles aventures.