Je n’avais pas envisagé cette possibilité.
Partie 1 : Situation initiale du 18 au 29 novembre 2024 – Classe de Mme Mallard
Lors d’un bel après-midi ensoleillé, Elizabeth une jeune femme âgée de 19 ans, brune aux yeux bleus se promène sur Flamme : un étalon bai fougueux et gourmand. Elle passe beaucoup de temps dans la nature avec son cheval pour fuir Lélio, le nouveau compagnon de sa mère. Son père qu’elle aimait tant car ils étaient très proches lui manquait. Il était un cavalier hors pair et lui avait appris à monter à cheval. Il est malheureusement décédé dans les tranchées pour défendre le fort de Verdun lors de la première guerre mondiale. Quelques années plus tard, la mère d’Elizabeth, Gertrude, blonde aux yeux bleus douce et généreuse mais peureuse depuis qu’elle était veuve, avait rencontré un écrivain avec qui elle vivait désormais.
En rentrant dans son immense demeure sombre, Elizabeth monte tranquillement les escaliers quand soudain un jeune homme débarque dans le couloir. Celui-ci est toujours accompagné de son serpent blanc White sortant du col de sa veste. Cet adolescent brun aux yeux verts mesurant 1m60 âgé de 16 ans est plutôt curieux voire même malicieux. Elizabeth recule de quelques pas et prend son courage à deux mains et lui demande :
“ – Qui es-tu ? Que fais- tu ici ?
- Je m’appelle Melchior, je suis le fils de Lélio. Et toi ?Tu dois être Elizabeth ?
- En effet, mais comment le sais-tu ?
- Mon père m’a beaucoup parlé de toi comme une jeune femme calme et attentionnée.
- Eh moi qui pensais qu’il m’appréciait peu !”
Partie 2 : Élément déclencheur du 2 au 13 décembre 2024 – Classe de Mr Poupet
Cette rencontre incroyable laisse sans voix Elizabeth. Elle est très étonnée de ces quelques paroles qui la laissent entendre que son beau père Lélio l’aimait finalement comme sa fille. Elle avait déjà entendu parler de ce Melchior, beau garçon, qui est en fait son petit frère ! Elle ne l’avait jamais vu. Il parait qu’il veut devenir explorateur. Il va bientôt partir sur un bateau avec un équipage de 12 hommes. Malgré sa jeunesse, il lui paraît grand et fort. Mais soudain, elle voit le serpent White sortir de son col de chemise. Il descend doucement vers le sol et se dirige lentement dans sa direction. Elle est effrayée et se sauve aussitôt dans la grande pièce voisine.
C’est le jour de ses 20 ans ! Et il lui arrive une aussi surprenante aventure ! Elle est pétrifiée à l’idée que le serpent puisse traverser la grosse porte en bois. Elle l’entend glisser sur le parquet du couloir. Il doit la chercher, la sentir. Melchior a beau lui certifier qu’il lui veut du bien, son serpent tout blanc la terrifie. Elle est enfermée dans cette grande salle, immense, au milieu de cette maison vieillissante dans les bois.
Elle pense à son cheval Flamme qui l’attend comme tous les mercredis dans l’écurie qui est proche de la maison. Elle a hâte de le retrouver pour faire sa chevauchée habituelle dans les bois. Mais là, elle est prisonnière et il ne peut malheureusement pas beaucoup l’aider.
Elizabeth est épuisée et regarde autour d’elle. Le décor est extraordinaire, incroyable. Cette grosse barque au milieu de la pièce l’intrigue toujours autant. C’est un souvenir gigantesque que son père avait rapporté de ses voyages avant cette maudite guerre qui l’a emporté. Elle voit aussi un long fusil accroché au mur. Il peut lui servir peut-être! Elle décide de monter dans ce bateau étrange. Jamais elle n’a eu le droit d’y monter. Les planches craquent. Elle a peur. Soudain son cœur ne fait qu’un bond. Elle voit au fond de la cale une porte vermoulue. Et si c’était sa délivrance ? Un passage secret pour retrouver son cheval bien aimé et sa chère maman. Elle se penche. Elle va se sauver. Prendre la fuite et partir loin de ce serpent tout blanc.
Partie 3 : Série d’actions du 6 au 17 janvier 2025 – Mme Praghucant
L’ouverture de cette porte vermoulue qui ressemble plutôt à une trappe, dissimule une fine poignée métallique. Du bout des doigts, Elizabeth réussit à la débloquer et à ouvrir la trappe. Les charnières grincent, crissent, craquent. Le cœur de la jeune femme bat la chamade. Elle ne perçoit que du noir, seule la première marche d’un escalier ressort de l’obscurité. – Que faire ?
– Emprunter ce passage pour retrouver Flamme, son cheval bien aimé, sa chère maman ?
– Fuir le serpent White ? En fait, c’est plutôt l’appel de l’inconnu et de l’aventure qui l’attire. Elizabeth ose un premier pas puis un second ; à la troisième marche, elle a besoin de se tenir à une sorte de corde rêche et rugueuse. Elle sent déjà le froid et l’humidité. Elle hésite, doit continuer ou rebrousser chemin. Pour se rassurer ou tout simplement par peur, elle appelle timidement :
- Y a quelqu’un ?
Il lui semble entendre un frémissement de « oui », alors plus fortement encore, elle renouvelle son appel ou plutôt, elle crie :
- Y A QUELQU’UN ?
- Oui
Alors, elle se dit qu’elle n’a pas rêvé, elle a bien entendu un « oui » qui se détachait du silence, un « oui » profond, qui entraîne presque un écho. Stupéfaite, elle reste immobile et bouche bée. Retrouvant ses esprits, elle hésite puis pose une nouvelle question.
- Qui êtes-vous ?
Silence, la jeune femme insiste : « qui êtes-vous ? »
- La mémoire de ton père.
- Pardon ?
- Je vous dis : la mémoire de ton père.
- Vous voulez dire son esprit ?
- Non, uniquement sa mémoire.
- Mais, qu’est ce que cela veut dire ?
- Je peux raconter la vie de ton père jusqu’à sa mort à Verdun.
Silence de stupéfaction. Je n’avais pas envisagé cette possibilité, se dit secrètement Elizabeth.
- Est-ce que cela veut dire que je peux vous poser des questions sur ce qu’a vécu mon père ?
- Evidemment puisque le propre de la mémoire, c’est de se souvenir.
Partie 4 : Le dénouement du 20 au 31 janvier 2025 – Classe de Mme Martin
Elizabeth est curieuse et veut savoir comment il est mort pour le dire à sa mère qui ne connait pas cette histoire.
- Comment mon père est-il mort ?
- Il rechargeait son fusil, mais il n’y arrivait pas car une balle était coincée dans son chargeur à cause de la boue qu’il y avait dans les tranchées. En effet, il pleuvait toute la journée et tout était mouillé. Tout à coup, une bombe allemande est tombée sur lui. Il s’est retrouvé enfoui, il ne pouvait plus respirer. Ses camarades l’ont aidé à sortir, malheureusement, c’était trop tard. Il était mort.
Elizabeth s’assoit et pleure toutes les larmes de son corps.
Au bout de quelques minutes, elle n’a plus de larmes dans les yeux. Elle décide de remonter dans la pièce pour aller chercher une lumière afin d’éclairer ce nouvel endroit mystérieux. Une fois en haut, elle prend une bougie sur l’étagère, près du fusil. Elle décide aussi d’emmener l’arme pour se protéger en cas de danger. Elle redescend, mais avant, elle allume la bougie grâce au feu de cheminée. Elle regarde autour d’elle pour être sûre qu’il n’y ait personne. En tournant la tête, elle voit une porte et s’y précipite. Elle l’ouvre et se retrouve dans un long couloir sombre. Elle sent à ses pieds un vent glacial. Elle demande s’il y a quelqu’un, mais personne ne répond. Elle se dit donc qu’elle peut sortir. Elle protège sa bougie du vent et avance prudemment. Elle regarde partout car elle ne se sent pas en sécurité. Quelques instants plus tard, elle voit la lumière du jour. Elle est si soulagée, qu’elle court le plus vite possible pour sortir, mais un portillon l’en empêche. Elle tire sur la serrure avec son fusil et parvient à s’échapper. Elle s’aperçoit alors qu’elle est dans l’écurie du voisin. Celui-ci la voit et lui dit, en colère, de rentrer chez elle car elle n’a rien à faire ici. Elizabeth part en courant car elle a peur et veut seulement retrouver sa mère. Après quelques minutes de course, elle arrive essoufflée à la maison. Dans la cour, elle appelle sa mère qui la rejoint paniquée. La jeune fille raconte qu’elle a rencontré Melchior mais qu’il a un serpent qui semble dangereux, donc elle ne veut plus rentrer dans la maison. Sa mère la rassure en lui disant que White n’est pas venimeux et qu’elle ne risque rien. Elizabeth, rassurée, rentre voir Melchior pour s’excuser de sa réaction et caresse même l’animal. Ils décident de partager un goûter et Elizabeth raconte ses aventures et l’histoire de son père. Tout le monde en reste bouche bée.
Partie 5 : La situation finale du 3 au 28 février 2025 – Classe de Mr Derouet
Toute la famille veut aller voir le passage secret. Gertrude meurt d’envie de pouvoir échanger avec la mémoire de son compagnon disparu. Ensemble, ils descendent l’escalier, mais Lélio semble mal à l’aise. Une fois en bas, Gertrude et Elizabeth appellent la mémoire de Charles (le prénom du père d’Elizabeth) qui réagit :
« Oui, je suis là.
– Quels sont les derniers souvenirs de mon père ? demande Elizabeth.
– Il était inquiet. Il pensait que quelqu’un en voulait à sa vie. Il avait découvert qu’un autre homme était amoureux de toi, Gertrude, et qu’il était prêt à tout pour être avec toi. »
Lélio blêmit.
« De qui s’agit-il ?
– Charles ignorait son prénom ; il avait seulement découvert qu’il était écrivain. »
Tout le monde se tourne vers Lélio, qui bégaie. Melchior est choqué et l’accuse d’avoir tout planifié. Son métier d’écrivain l’a aidé à imaginer un stratagème pour saboter le fusil de Charles ! Charles ne s’est rendu compte de rien, puisque sa mémoire affirme que c’est la boue qui a coincé la balle dans le chargeur.
Gertrude hurle sur Lélio qui s’enfuit en courant.
Elizabeth se demande pourquoi la salle souterraine possède une sortie vers le jardin du voisin. C’est alors que le voisin, Mac, arrive. Il révèle avoir construit cette salle secrète avec Charles, car suite à une expédition il possède le pouvoir magique de conserver la mémoire de quelqu’un, mais il faut pour cela une salle cachée. Lui et Charles étaient très bons amis et ont construit la salle ensemble. Le voisin demande alors à Elizabeth de le suivre. Il l’emmène dans son écurie où Charles se rendait souvent. Il y a le cheval préféré de son père, qu’Elizabeth reconnait très bien. Elle se met à pleurer. Mac pleure aussi : voir Elizabeth dans son écurie lui rappelle la mort de sa propre femme, elle aussi brune aux yeux bleus.
Malgré la lourde absence causée par la mort de son père, Elizabeth se sent désormais prête à vivre paisiblement avec sa maman Gertrude, et peut-être même aussi avec Melchior et son serpent White. Et qui sait, de temps en temps aller se recueillir en présence de la mémoire de son père.